mardi 18 octobre 2016

Hinkley Point. Enfin une bonne nouvelle ! Publié dans le journal La Croix du 17 octobre 2016

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Hinkley Point, c'est parti !
Enfin une bonne nouvelle ! Elles sont si rares dans l’information journalistique sur le nucléaire !
La Croix ne s’y trompe pas quand elle écrit « l’aventure du nucléaire continue » (éditorial du 16 septembre). Oui ce projet de centrale nucléaire en Angleterre va créer des milliers d’emplois (au Royaume-Uni et en France), produire 7 % de l’électricité du pays, qui plus est dé-carbonée, durable (80 ans) et ne dépendant pas des caprices du vent ou du soleil. En revanche, peu de médias osent encore relever la formidable opportunité économique de ce projet, lui préférant le pessimisme bien-pensant (« c’est du nucléaire tout de même ! ») sur le thème de la difficulté de «financement d’un tel projet, évalué à 21 milliards d’euros», soit «60  à 70 % du patrimoine d’EDF». Ne serions-nous plus capables de prendre des décisions entrepreneuriales aussi porteuses d’avenir, comme celles prises hier par nos aînés ? Le risque ne fait-il pas partie de la vie ? Qui se plaindrait aujourd’hui qu’EDF ait engagé plus de 500 % de son patrimoine il y a quarante ans pour construire les 58 réacteurs de notre formidable programme nucléaire, pour le plus grand bien du contribuable et du consommateur. 21 milliards d’euros pour Hinkley Point, qui va produire 20 térawattheures/an pendant quatre-vingts ans, ça ne fait que 1,3 centime d’euros par kilowattheure ! C’est dix fois moins cher que les meilleurs projets éoliens offshore ou solaires ! Cette électricité nucléaire restera imbattable même en y incluant les coûts de démantèlement et de gestion des déchets ! Et cerise sur le gâteau, EDF se voit garanti de pouvoir vendre cette même électricité en Angleterre à 10,8 centimes le kWh pendant trente cinq ans ! J’ai parfois honte pour mon pays qui a peur de ses propres réussites économiques, comme si c’était un crime de créer de la valeur, des emplois, du bénéfice, de l’activité et donc finalement de la vie !
Jean-Luc Salanave

PS: la page de La Croix est accessible en cliquant ICI

lundi 5 septembre 2016

Transition énergétique: un point de vue clair et précis

L'été et les rentrées scolaire et politique ne nous ont pas fait oublier les problématiques énergétiques et climatiques. Si l'actualité et les médias nous rappellent qu'à ce jour peu de pays ont ratifié l'accord de Paris sur le climat, on peut se réjouir que les deux principaux pollueurs de la planète (pour environ 38%), les Etats unis et la Chine viennent tout récemment de le faire et ainsi de s'engager dans cette transition.

Cette courte vidéo réalisée par l'UARGA (ICI) présente le point de vue de Jean-Luc Salanave qui,  en une dizaine de points, corrige quelques idées reçues, parfois relayées par une vision journalistique trompeuse. 

Chacun, citoyen ou candidat aux primaires, y trouvera une vision optimiste et pragmatique où chaque énergie a sa place en fonction de ses avantages, de ses contraintes et de la situation énergétique de chaque pays.

Cette vidéo peut aussi être visionnée et téléchargée directement en cliquant ICI. et son texte en cliquant là.

mercredi 22 juin 2016

Sûreté nucléaire, jusqu'où ?

Sûreté nucléaire en France: comment ne pas en faire trop au pays des champions du monde du pessimisme ?

Défauts « sérieux » sur la cuve de l’EPR de Flamanville, déclaration sur les coûts d’un possible « Tchernobyl » en France, demande de moyens humains et financiers supplémentaires, « contexte préoccupant pour l’avenir » … Les récentes déclarations anxiogènes du patron de notre ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) ne manquent pas de surprendre ceux pour qui notre nucléaire civil est une réussite technique, humaine et environnementale et une source de fierté.

Elles choquent aussi ceux qui ne se reconnaissent pas dans cette image que nous donnons au monde entier de champions de la peur et du pessimisme, qui craignons toujours comme nos ancêtres gaulois que « le ciel ne nous tombe sur la tête » quand ce n’est pas certains nuages radioactifs.

Surtout que nous montrons parfois bien peu de compassion devant les réels malheurs des autres, comme devant les destins dévastés des familles des 20000 victimes du tsunami de Sendaï en 2011 au Japon, préférant nous lamenter sur les victimes hypothétiques qu’aurait pu provoquer l’accident nucléaire de Fukushima qui s’en est suivi et sur le nuage radioactif qui aurait pu affecter notre petite santé à 20000 kilomètres de nos amis japonais.

Nous sommes tous concernés par la sûreté nucléaire : ASN, exploitants, médias, citoyens. Mais chacun doit rester dans son rôle. Et ce n’est pas en leur léguant nos peurs, souvent irrationnelles et médiatisées comme celle du nucléaire, ni même en « sortant du nucléaire », que nous rassurerons nos petits enfants dans un monde où plus de 60 nouveaux réacteurs sont désormais en construction et où tant de pays choisissent de faire du nucléaire une source majeure de leur énergie de demain et de la lutte contre le changement climatique.

Voici une réflexion sur notre pays, qui a déjà largement réussi sa transition énergétique dé-carbonée, mais qui, à la surprise des pays plus optimistes que le nôtre, (i) fait un complexe vis-à-vis de ses propres réussites, individuelles ou collectives, et (ii) semble craindre l’idée du risque plus que le risque lui-même, encouragé en cela par son ASN, et des médias tellement anxiogènes que certains en oublient parfois que leur rôle est d'abord d'informer objectivement et donc aussi de rassurer.

La suite de cet article est accessible en cliquant ici

Jean-Luc Salanave

vendredi 6 mai 2016

Vidéo de l'intervention de Jean-Luc Salanave invité comme expert à la Convention Energie des Républicains le 3 Mai 2016

La table ronde sur la "souveraineté énergétique et la croissance verte" était animée par Maud Fontenoy, Déléguée Générale à l'Environnement, LR.

L'intervention de JLS succédait à 3 interventions de: Jean-Louis Bal président du syndicat des ENR, Thierry Lepercq PDG de Solar Direct et Fabien Choné DG délégué de Direct Energie, sur le thème "sortir l'énergie de l'idéologie pour repenser un mix énergétique soutenable et compatible avec notre intérêt national".

La vidéo de l'intervention de Jean-Luc Salanave est accessible en cliquant ici.

Ce qui ne figure pas dans cette vidéo:
Jean-Luc Salanave aurait dû ré-intervenir en fin de Convention pour conclure sur la nécessité de "mettre en place une taxe carbone européenne". Ce point a été supprimé faute de temps pour laisser place au discours de conclusion du Président Nicolas Sarkozy.

Ci-dessous le message que Jean-Luc Salanave avait prévu de délivrer:

- en France l'électricité est dé-carbonée à 96% (6% éolien/solaire + 15% hydraulique + 75% nucléaire), elle n'est donc pas responsable de nos émissions de CO2
- plus de 90% de nos 370 millions de tonnes de CO2 (2014) ne proviennent pas de l'électricité qui est donc "hors sujet" pour respecter nos engagements de la COP21. Le nucléaire, l'éolien et le solaire ne sont donc pas le sujet principal. La loi de transition énergétique de 2015, focalisée sur l'électricité et sur le nucléaire se trompe de cible.
- attaquons nous aux vraies sources de CO2, principalement le transport et le chauffage non-électrique
- transports: développons les véhicules électriques et à hydrogène. Clin d’œil: l'électrification en véhicules électriques de tout le parc automobile d'Ile de France qui parcourt 100 millions de km chaque jour pourrait être alimentée toute l'année par un seul des 2 réacteurs de Fessenheim (6TWh/an)!
- chauffage: remplaçons la RT2012 (règlementation thermique du bâtiment), que l'ADEME a fait adopter, qui favorise le chauffage au gaz dans un pays (i) qui n'a pas de gaz, (ii) dont l'électricité est décarbonée et (iii) à une époque où le monde entier s'efforce de diminuer les consommations de fossiles émetteurs de CO2 !
- à noter que l'ADEME a réussi un 2ème "exploit": celui de financer avec l'argent des contribuables l'étude "électricité 2050: 100% renouvelable" sans même étudier l'autre cas d'école tout aussi ridicule mais bien plus réaliste "100% nucléaire".
- la solution passe idéalement par une taxation européenne du carbone, avec un prix plancher: le système européen d'échange de quotas carbone est un échec, le marché électrique européen autrefois florissant est un échec (pour tous les acteurs: prix à la hausse pour le consommateur; quasi faillite de EDF, EON, RWE, Vattenfal, Engie).
- Il faut remplacer le système des quotas (permis à polluer) par une taxe (sur le principe "pollueur-payeur") dont le produit devra à terme financer non pas les moyens de production dé-carbonés (éolien, solaire, nucléaire) qui doivent devenir la norme, ni les émissions de CO2 évitées (comme capture et séquestration du CO2 à la source) mais bien les initiatives de séquestration du carbone qui est déjà dans l'atmosphère (reboisement massif, construction bois, carbonatation, ...).

L'enjeu est donc désormais de reconstruire un système énergétique européen cohérent, combinant incitation à réduire les gaz à effet de serre et réduction des subventions aux ENR qui ont désorganisé tout le marché européen de l'électricité .... avant que ne soit adopté un jour un plan carbone mondial.

JLS
3 Mai 2016

jeudi 7 janvier 2016

Le nucléaire une énergie "verte" qui n'a pas à en rougir (Transition écologique, nuances de "vert" et nucléaire, publié dans Nucléaire & Energie n°67 de décembre 2015)


Pourquoi les engagements exceptionnels pris à la COP21 pourraient faire de l'énergie nucléaire une des solutions incontournables contre le changement climatique ? Pourquoi plus de 65 nouveaux réacteurs en construction dans le monde depuis et malgré Fukushima (un record depuis 25 ans selon l'AIE) n'ont pas attendu la COP21 pour être mis en chantier ? Pourquoi les pays qui les construisent ont choisi d'être suffisamment discrets lors de la COP21 et de ne pas "froisser" les états d'âmes franco-allemands dont l'histoire retiendra tantôt leur leadership mondial dans le nucléaire civil tantôt leur danse hésitante faite d'avancées et de reculades au gré d'une musique écologique politicienne manipulatrice de l'opinion? Pourquoi les vieux partis dits "verts" tournés vers le paradis perdu du passé ne font plus recette chez les électeurs, quand ils ne s'entre-déchirent pas en s'accusant eux mêmes de tenir des "discours doctrinaires" sur fond de "caprices de stars" (presse de janvier 2016 à propos d'EELV) ?
Nuances de "vert" et nucléaire:

Au matin de la philosophie, dans la Grèce antique, deux visions du monde s’affrontaient déjà: l’une, celle d’Héraclite qui disait que l’on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve et que le monde est en perpétuelle évolution ; l’autre, celle de Parménide, auteur d’un poème intitulé « De la Nature », qui affirmait qu’une seule vérité existe, celle immuable de l’Être et de la Nature.

L’écologie moderne semble ne pas échapper à cette opposition Héraclite-Parménide. L’opinion écologique s’est opposée longtemps à l’énergie nucléaire, lui préférant le soleil et le vent, selon le principe que « vert » signifie avant tout « naturel ». Et si nous proposons ci-dessous de donner raison à Héraclite, ce n’est pas sans admettre une part de Parménide en chacun de nous ni sans accepter que notre vision soit remise en cause par le lecteur, tant le dialogue et le respect des points de vue sont pour nous essentiels.

La suite de cet article (accessible en cliquant ici) détaille les différentes nuances de "vert" de l'écologie d'hier et de l'écologie moderne, qui n'est plus désormais ni politicienne, ni de droite ou de gauche, mais bel et bien un nouvel enjeu de l'humanité et de chaque citoyen du monde, enjeu à la fois culturel, politique, économique et sociétal.

En conclusion et en résumé de la promenade intellectuelle qu'il propose, il suggère sur la base de nombreux arguments que « vert » rime bien avec nucléaire, car l’énergie nucléaire est (1) naturelle, (2) compacte et discrète dans nos paysages, (3) économe en combustible naturel, (4) économe en ressources et matériaux consommés, (5) économe en volumes de déchets générés, (6) exemplaire dans sa gestion des déchets radioactifs, (7) son empreinte radioactive globale est négligeable comparée aux expositions radioactives médicales et naturelles, (8) c’est une énergies bas carbone et candidate majeure pour aider à tenir les engagements de la COP 21, (9) largement recyclable et championne de l’économie circulaire et (10) quasi-renouvelable demain grâce aux réacteurs de génération IV.

Le dialogue est ouvert, la COP 21 qui s’achève va le relancer …et les actions, opinions et contributions de chacun pour créer le « meilleur compromis » écologique et garantir à l’humanité « les meilleures conditions » de son avenir sont devant nous.

Jean-Luc Salanave



Quizz: ENR versus EPR (publié dans Nucléaire & Energie n°67 de décembre 2015)

Quel est économiquement le meilleur placement de l'argent du citoyen français consommateur
d’électricité, entre :

(A) les 7 milliards d'euros de surcoût d'investissement du prototype de réacteur EPR
(dont le retard a obligé à réviser le coût de construction initial de 3,5 milliards d'euros à
10,5 milliards d'euros), ou

(B) les 2,1 milliards d'euros de la taxe CSPE des factures électriques domestiques 2014
consacrés au financement de l'électricité solaire photovoltaïque ?

Ces deux dépenses subies bon gré mal gré par le contribuable ou le consommateur d'électricité sont destinées in fine à produire de l'électricité. Mais des kilowattheures (A) et des kilowattheures (B) les uns nous coûtent 35 fois plus chers que les autres !! Lesquels de (A) ou de (B) ?

Réponse et explications en cliquant ici.